C’est le temps de la chasse. Et les chasseurs le savent bien…la chasse, la vraie, ça ne s’improvise pas; elle se prépare avec sérieux! Eh bien, prévenir les problèmes de santé psychologique au travail, c’est un peu comme aller à la chasse. Tel des chasseurs de risques au travail, les comités de santé et de sécurité du travail (CSS) doivent alors viser une cible bien particulière, soit les risques psychosociaux (RPS).
Néanmoins, il arrive que certains chasseurs commettent des erreurs qui les font revenir les mains vides… Qu’à cela ne tienne! L’APSSAP vous propose quelques notions de traque forestière pour vous aider à déjouer ces pièges de la prévention.
1. Chasser les yeux fermés
Lorsqu’on va à la chasse, il faut d’abord savoir ce qu’on veut chasser et bien reconnaître sa cible quand on la voit! En santé psychologique, la réciproque est vraie. En prévention, ne pas procéder à une analyse initiale des RPS est aussi efficace que de chasser les yeux fermés : on tire n’importe où!
Mais comment faire cette analyse? Plusieurs aspects du travail, tant au plan organisationnel que relationnel, peuvent bien évidemment affecter la santé mentale. Pour agir adéquatement sur les RPS, il faut donc d’abord s’attarder à bien connaître ces facteurs de risque. Il existe plusieurs façons de définir et classifier les RPS. Vous pouvez en avoir un bref aperçu en consultant les sites internet suivants.
http://www.cchst.ca/oshanswers/psychosocial/mentalhealth_risk.html
http://www.cgsst.com/fra/les-facteurs-de-risque/facteurs-de-risque-organisationnels.asp
L’APSSAP offre également une formation pour les CSS sur le sujet, de même qu’une conférence pour l’ensemble de sa clientèle.
https://apssap.qc.ca/sante-psychologique/la-prevention-en-sante-psychologique-au-travail-quoi-faire/
Une fois les principes de base maîtrisés, le CSS se questionnera sur les facteurs de risque psychosociaux auxquels sont exposés les travailleurs et lesquels seront priorisés. Diverses actions sont possibles pour procéder à cette analyse de risque, telles que de se renseigner sur les indicateurs de santé et de fonctionnement de l’entreprise (absentéisme, taux de roulement, etc.), proposer des groupes de discussion, etc. L’APSSAP peut également vous guider dans la réalisation de cette étape importante.
2. Chasser sans le bon équipement
Une fois votre proie identifiée, il faut ensuite faire une cartographie des lieux et vous équiper en conséquence. Ce faisant, lorsque les RPS d’un milieu sont connus et priorisés, il s’agit d’élaborer un plan d’action structuré. Ne pas rédiger un tel plan équivaut à chasser le chevreuil avec une canne à pêche…en plein milieu d’un boulevard!
Un CSS qui sait chasser dispose d’un arsenal varié. Il a ainsi plus de chance d’atteindre sa cible. Les actions planifiées doivent donc rejoindre le plus grand nombre de personnes, selon diverses modalités. Par exemple, organiser une conférence est un bon moyen de sensibilisation, mais ce n’est pas une finalité en soi. En effet, la rétention d’information à long terme n’est pas optimale. Le CSS pourrait aussi faire des recommandations à l’employeur en lien avec la problématique identifiée, fournir de la documentation sur l’intranet, etc.
3. Chasser une espèce protégée.
Et non, vous ne pouvez pas tirer sur tout ce qui bouge! De la même façon qu’il y a des balises qui encadrent la chasse, il y a certaines situations qui ne sont pas du ressort du CSS lorsqu’on parle de santé psychologique au travail.
Le CSS doit avant tout avoir en mire la prévention collective.
Voici quelques cas où la proie est soit trop grosse ou soit indigeste pour le CSS :
- Un travailleur demande au CSS d’intervenir dans une situation de conflit avec un autre travailleur.
- Un CSS aimerait accompagner un travailleur qui vit du harcèlement psychologique au travail.
Le CSS n’a donc pas à agir lorsqu’il est question de situation individuelle ou de problèmes de relations de travail, tels que des conflits ou du harcèlement.
En guise de conclusion de ce petit guide improvisé du «Bon chasseur de RPS», l’APSSAP vous rappelle ces sages paroles : un bon chasseur est un chasseur préparé!
En appliquant les conseils proposés, vous contribuez à éliminer le braconnage de la santé mentale au travail. Bonne chasse!
L’APSSAP, partenaire de vos actions, est toujours disponible pour vous soutenir en santé et sécurité du travail.