Petit guide du décrochage planifié
Ahhh… les vacances! Ce moment tant attendu pour enfin relaxer de notre quotidien endiablé. Mais, réussirez-vous vraiment à décrocher ?
Saviez-vous que le mot vacances vient du latin « vacare », qui veut dire « être sans » ? Par exemple, être sans échéancier serré, sans trafic, sans objectif de production, etc. Si vous salivez à la lecture de ces lignes, ce blogue vous intéressera sûrement. Comment viser une récupération optimale pendant nos vacances? Il existe certaines clés que j’aimerais vous partager. Ce sujet m’intéresse grandement car je suis pétulante de nature (oui, oui!) et les vacances m’aident à remplir mes réserves d’énergie. D’ailleurs, les bienfaits des vacances sont très bien documentés1,2, 3 :
- Augmentent la créativité
- Améliorent la santé mentale et physique, le bien-être
- Stimulent la performance au travail
- Diminuent le stress
Je nous ai donc concocté un petit guide du décrochage planifié.
Planifiez votre départ du travail. Plusieurs semaines avant votre départ, annoncez les dates de vos vacances dans vos courriels et à votre entourage au bureau. Vous limitez ainsi les dossiers de dernière minute. Avisez également qui rejoindre pendant votre absence .Assurez-vous que la majorité de vos projets soient à jour quelques jours avant votre départ. Si jamais il devait y avoir des imprévus au travail, vous serez à même de pouvoir les gérer. Par contre, rappelons-nous ces sages paroles de Beryl Pfizer, écrivaine : « Si l’on faisait tout ce que l’on doit vraiment faire avant de partir en vacances, elles seraient terminées sans même avoir commencé. ». Il n’est pas efficace de partir en vacances en étant épuisé et stressé… justement en raison de la planification de nos vacances!
Planifiez votre retour au travail. Nous pouvons facilement être dépassés par le travail qui nous attend à notre retour. La pile est toujours là et misère… il se peut même qu’elle ait augmenté! Mais, pas de panique! Réservez déjà un ou deux jours lors de votre retour, si cela est possible pour vous, pour traiter les dossiers petit à petit. Tentons de ne pas nous imposer un rythme irréaliste et qui évaporerait les bienfaits de nos vacances dès le premier jour du retour. Par exemple, un travailleur m’avait déjà dit qu’il indiquait sur sa boîte vocale qu’il revenait au bureau un jour plus tard qu’en réalité. Il gérait ainsi les attentes de ses collaborateurs et de sa clientèle. Personne ne s’attendait à un retour d’appel la journée de son arrivée. Par contre, je suis bien consciente que cela n’est pas possible dans tous les milieux de travail. Mais vous comprenez l’idée, reste à être créatif!
Décrochez progressivement. Pour les personnes qui ont un horaire chargé ou pour ceux qui ont un niveau d’énergie assez caféiné (dont je fais partie…), diminuer drastiquement notre rythme de croisière peut s’avérer stressant pour notre organisme. Or, le stress a un effet dépressif sur le système immunitaire. Combien d’entre nous sommes tombés malades dès le début de nos vacances??? Il peut être plus profitable de ralentir peu à peu et de planifier ce décrochage progressif. Par exemple, lors de mes dernières vacances, j’ai profité de ma première semaine de congé pour faire quelques travaux sur le terrain, tout en m’accordant des pauses. Lentement, mais sûrement, j’en suis venue à un rythme de vie un plus zen pour le reste de mes vacances en diminuant les activités prévues à mon horaire.
Débranchez-vous ou limitez-vous!, Couper totalement les ponts avec le travail peut stimuler la récupération pour plusieurs d’entre nous. De fait, les moments passés en vacances avec nos proches sont précieux, car ils améliorent la qualité de nos relations et stimulent le soutien social. De plus, notre corps et notre esprit ne sont pas faits pour fonctionner à haut régime 365 jours par an. Il ne vous viendrait pas à l’idée de laisser rouler votre voiture indéfiniment et qui plus est, sans remettre du carburant dans le réservoir! Nous avons besoin de repos. Cependant, sachez qu’une grande proportion de gens travaille un peu pendant leurs vacances (sondages Accenture 2013 et monsters.ca, 2008, consultés en ligne). En faites-vous partie ? Moi oui, parfois! La frontière entre ma vie personnelle et mon travail est assez perméable et cela me convient. De plus, pour certaines personnes, ne pas être en contact avec leur travail peut s’avérer anxiogène : combien aurais-je de courriels à traiter à mon retour ? Et s’il y avait des urgences ? Ces gens pourraient préférer garder un pied (virtuel) au bureau. Toutefois, certaines limites s’imposent. Pour ma part, je ne passe jamais plus de 10 minutes par jour à répondre à mes courriels et je ne le fais pas non plus à chaque jour de mes vacances. Ce sont mes balises : quelles sont les vôtres ?
Posez-vous LA question. De quoi ai-je vraiment besoin pendant mes vacances? Une étude (De Bloom et al., 2011) démontre que les bienfaits des vacances sur la santé et le bien-être dépendent du type d’activité réalisée lors des vacances. Par contre, prendre du temps pour soi pour répondre à nos besoins est un prédicteur de la récupération associée aux vacances (Strauss-Blasche et al., 2005). Par exemple, si vous êtes très fatigué, à la limite de l’état comateux, et bien le chemin de Compostelle n’est peut-être pas une bonne idée de vacances cette année…
Restez actif physiquement…sans vous épuiser bien sûr! Les bienfaits de l’activité physique ne sont plus à démontrer. Par contre, même pendant les vacances, il n’est pas possible de prendre congé de son corps! D’ailleurs une étude a démontré que plus les vacanciers font du sport, plus ils retirent du plaisir de leurs vacances et des bienfaits sur leur santé (De Bloom et al, 2011). L’activité physique pendant les vacances prédit d’ailleurs le niveau de ressourcement (Strauss-Blasche et al., 2005).
J’espère que ces quelques conseils sauront vous aider à profiter pleinement de vos vacances. L’APSSAP commence d’ailleurs à appliquer ces conseils. Et oui, le bulletin prend relâche jusqu’en septembre prochain. Je vous souhaite du bon temps, d’en profiter au maximum et de vous occuper de vous.
On se retrouve bientôt!
Annie
* Les opinions exprimées dans les articles n’engagent que leur auteur(e) et ne reflètent pas nécessairement celles des représentants de l’APSSAP.
- Scott, E., 2011. The Importance of Vacations for Stress Relief, Porductivity and Health. Consulté en ligne.
- Jessica de Bloom , Sabine A.E. Geurts , Sabine Sonnentag , Toon Taris , Carolina de Weerth & Michiel A.J. Kompier (2011): How does a vacation from work affect employee health and well-being?, Psychology & Health, 26:12, 1606-1622
- Krauss, S., 2010. The Importance of Vacations to our Physical and Mental Health. Psychology Today. Consulté en ligne.